MOBILISATION

DÉCRYPTAGE | Développement des connaissances, formation des acteurs et concertation : telles sont les trois étapes nécessaires et préalables à toute démarche territoriale d’atténuation, d’adaptation voire de refondation. C’est à ces seules conditions qu’il sera possible de formuler des mesures qui soient à la fois ajustées à l’urgence et la gravité de la situation climatique, adaptées aux spécificités régionales mais aussi acceptables par les acteurs du territoire et par sa population.

I - Organiser une conférence régionale sur le climat

L’accord régional sur le climat définit les engagements de tous les acteurs pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et coopérer en vue de s’adapter aux effets des changements climatiques.

Le GIEC des Pays de la Loire propose l’organisation d’une Conférence territoriale sur le climat, mobilisant l’ensemble des acteurs, publics comme privés. L’objectif est d’aboutir à la signature d’un accord régional sur le climat visant, à l’échelle des Pays de la Loire, à :

◆  Une réduction significative des émissions directes [REF] et indirectes [REF] de gaz à effet de serre,
◆  Une augmentation des puits de carbone [REF],
◆  Un renforcement des capacités d’adaptation du territoire aux changements climatiques,

◆ Une réduction des émissions directes de gaz à effet de serre d’environ 6 % par an d’ici à 2050 (par rapport aux émissions directes de 33,7 Mteq CO2 en 20185). Cette trajectoire est conforme aux objectifs d’émissions de GES fixés par le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (- 40 % d’ici à 2030 et – 80 % d’ici à 2050).
◆ Augmenter les puits de carbone, de l’ordre de + 150 000 tonnes chaque année (par rapport aux chiffres actuelles – 2,7 Mteq CO2).

Illustrations PixaBay - ORGANISER UNE CONFÉRENCE RÉGIONALE SUR LE CLIMAT
© LouDelib on Pixabay

L’accord régional sur le climat définit les engagements de tous les acteurs pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et coopérer en vue de s’adapter aux effets des changements climatiques. 

Cette Conférence régionale permettra la formalisation d’engagements volontaires, pris par les acteurs ligériens (collectivités locales, entreprises, associations, établissements d’enseignement et de recherche, citoyens, …). En parallèle, le GIEC-PL propose qu’un suivi des trajectoires des émissions directes et un bilan d’impact soient réalisés tous les ans. Pour y parvenir, il préconise la création d’un outil de comptabilité carbone, commun à l’ensemble des acteurs du territoire.
 

FIG. 1 : PROPOSITIONS DU GIEC DES PAYS DE LA LOIRE POUR ATTEINDRE LA NEUTRALITÉ CARBONE EN 2050

Pour atteindre la neutralité carbone du territoire en 2050, le GIEC-PL propose de :

Réduire les émissions directes de gaz à effet de serre d’environ 6 % par an d’ici à 2050 (par rapport aux émissions directes de 33,7 Mteq CO2 en 2018 [REF]). Cette trajectoire est conforme aux objectifs d’émissions de GES fixés par le Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires [REF] (- 40 % d’ici à 2030 et – 80 % d’ici à 2050).

◆ Augmenter les puits de carbone, de l’ordre de + 150 000 tonnes chaque année (par rapport aux chiffres actuelles – 2,7 Mteq CO2).

II - Former les acteurs aux enjeux climatiques

Directement affectés par les conséquences des changements climatiques dans la région, les acteurs publics et privés du territoire sont aussi en première ligne pour agir, qu’il s’agisse de mettre en place des mesures d’atténuation ou d’adaptation. Il est, de fait, indispensable qu’ils aient à la fois une bonne connaissance des changements climatiques, de leurs enjeux et des leviers d’action dont ils disposent pour y faire face.

Au vu de la complexité des phénomènes climatiques et de la nécessité d’en maitriser les interactions pour procéder à des choix d’action éclairés et ajustés aux problématiques du territoire, le GIEC-PL propose de développer un module de formation en partenariat avec les universités, les écoles, les chambres consulaires et les associations du territoire. Destiné en priorité aux dirigeants (élus et directeurs de collectivités, chefs d’entreprises, responsables associatifs…), ce module devra être rendu obligatoire pour les acteurs qui bénéficient d’aides publiques.

En parallèle, le GIEC-PL propose d’engager une action de sensibilisation des jeunes Ligériens en s’appuyant sur les enseignants et formateurs, du collège à l’université en passant par les CFA, afin de faciliter la transmission des connaissances. Dans un contexte où de plus en plus de jeunes souffrent d’éco-anxiété[REF] , ce plan d’information aura pour objectif de donner aux jeunes ligériens des clés de compréhension pour appréhender le phénomène de changements climatiques et les inviter à devenir acteurs de la transition écologique. En plus de s’appuyer sur les réseaux existants[REF] , le plan de sensibilisation reposera sur la création d’un centre de ressources pédagogiques regroupant les démarches, outils et expériences d’éducation à l’environnement et au développement durable. Il permettra aussi aux jeunes d’approfondir leurs connaissances mais aussi d’agir, notamment lors des semaines du développement durable (affichage et retour d’expérience des bonnes pratiques, hackathons écologiques et défis scientifiques entre étudiants, actions-pilotes…).

Enfin, pour compléter ces dispositifs de formation et de sensibilisation à l’échelle du territoire, le GIEC-PL propose de créer un outil pédagogique régional. Comparable à la Fresque du Climat, il sera basé sur les données extraites du premier rapport du GIEC-PL.

III - Approfondir les connaissances scientifiques

Pour le GIEC des Pays de la Loire, les recherches devront s’inscrire dans une approche systémique, au croisement des enjeux climatiques, écologiques, sanitaires et sociaux…

Au vu de l’importance pour la région d’approfondir les connaissances scientifiques sur les changements climatiques et ses impacts sur le territoire, mais aussi de poursuivre la recherche de solutions ajustées, le GIEC-PL suggère :

◆ De réaliser des études thématiques et/ou sectorielles, notamment sur la ressource en eau (disponibilité, qualité…), sur la vulnérabilité des populations (santé, exposition, vulnérabilités sociales…), sur la résilience des filières économiques (agroalimentaire, tourisme, textile, métallurgie…) et sur la biodiversité (état des ressources, services rendus par la nature, interactions entre les espèces…) ;

◆ De créer un Observatoire régional des changements climatiques dont la mission consisterait à analyser de façon continue les données disponibles sur l’évolution du climat et ses impacts sur le territoire. Cet Observatoire, dont l’animation serait confiée au GIEC-PL, serait en lien permanent avec les autres observatoires régionaux (TEO, Air Pays de la Loire…), ainsi qu’avec l’Observatoire national sur les effets du changement climatique (ONECC) et l’Agence européenne de l’environnement.

Illustrations - Approfondir les connaissances scientifiques
© DCStudio on Freepik

Pour mener à bien ces deux objectifs, il est attendu de la part des acteurs publics et privés un appui aux réseaux de recherche, tant sur l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre que sur l’adaptation du territoire aux changements climatiques. Ce soutien pourrait également s’adresser aux entreprises du territoire (R&I, R&D) et aux associations (sciences participatives) qui expérimentent et développent des solutions innovantes (high tech et low tech). Des financements complémentaires pourront également être envisagés (agences, fondations, UE…).

Pour le GIEC-PL, l’ensemble des recherches ainsi menées devront s’inscrire dans une approche systémique au croisement des enjeux climatiques, écologiques, économiques, sanitaires et sociaux.